Run Have Fun Etc.

Bref, j’ai runbreaké.

Il était une fois une fille qui courait.
Pour le plaisir, pour se dépasser, pour éliminer les calories de la bouffe, pour expier les petits et grands tracas de l’existence.

Var Juillet 2014

Du genre à ne JAMAIS abandonner, elle trottinait à son rythme mais ne lâchait pas et SURTOUT pas lorsqu’elle portait un dossard…

Ses débuts furent laborieux, à force de ténacité les efforts payèrent, bientôt elle s’éprit du trail, un puits sans fond pour s’évader au naturel.

Elle fit du minimalisme sa thérapie lorsque son corps vint à lui rappeler un vieil adage…

« Chassez le naturel, il revient au galop ».

Il est revenu (le naturel, pas le Port-Salut !), ses maux disparurent, elle se mit à rêver de marathon, puis d’ultra…

Ses souhaits devinrent réalité: fin mai pour le marathon, puis fin juin, finisher du Raid Golfe du Morbihan, une de ses plus grandes fiertés. Le summum, l’apothéose.

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La juste récompense à toutes ces heures passées à s’entraîner !

Toute victoire a son revers, elle ne le senti point venir cet insidieux coup d’épée dans le dos…

On dit qu’après un marathon, il arrive qu’on subisse une sorte de blues.

Elle n’eut pas le temps de le vérifier, puisqu’un mois après, elle crapahutait en compagnie de son fidèle chevalier (sans canasson), en terre bretonne afin de relever le défi ultime de sa petite vie de runneuse minimaliste.

La quête fut éprouvante et douloureuse physiquement. Elle s’avéra tout aussi ardue mentalement.

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Bien qu’elle considérât la course à pied comme un hobby, comme une passion qui la mordillait plutôt que la dévorer toute crue (y en aurait eu largement assez à bouffer pour le lendemain !), elle se croyait au clair avec la place de ce sport dans son existence.

Erreur fatale, tromperie !

 

Alors même qu’elle écrit ces mots, son esprit divague encore vers les côtes morbihannaises…

Faire le deuil d’une course , savoir passer à une autre, aurait dû remettre les balises à zéro !

Elle partit fin juillet sous un soleil de plomb sur les chemins caillouteux et les Passerelles du Monteynard. Paysages montagneux idylliques, parcours magnifique, tout était réuni ici pour qu’elle s’éclate comme un troll dans les fougères bruyères.

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La chaleur s’en mêla, et bien que résistante habituellement, au douzième kilomètre, elle fut contrainte d’abandonner.

J'ai dû arrêter ma course des Passerelles du Monteynard

Dès lors, elle vécut cet abandon comme un échec (cuisant à juste titre).

Donner le change, essayer de se persuader qu’elle en avait envie, elle tentait de se motiver en pratiquant avec ses enfants. Rien n’y faisait: elle avait la sensation d’étouffer, de s’épuiser, elle testa même à ses dépens des mini-crises de panique en plein milieu des séances (pas une hystérique hein, c’est une princesse, elle pète à l’essence de rose!!).

Donner le change, jouer la carte de l'humour alors que tout m'échappe!

Donner le change, jouer la carte de l’humour alors que tout m’échappe!

Bah la fille c’est moi.

 

Pas facile d’évoquer ce sujet, c’est un peu tabou de s’épancher à propos de son mal-être runnesque sur la toile!

Le burn out n’est pas QUE professionnel… Et ça te tombe sur le coin du groin comme un taon suicidaire: Droit dans le 1000 Mimile!

Merci. Je vais bien…

 

Si tu montres un signe de faiblesse, tout de suite tu es finie ou dépressive ou Mimie Geignarde.

grosse fatigue

Je m’en fous, je vais le dire quand-même (je t’aime) OUI, j’ai observé un grosse baisse de confiance en moi depuis fin juillet, additionné d’une grosse fatigue générée par le cumul des heures de travail de nuit, le sport, le stress aussi peut-être…

Tant et si bien que début août, j’ai carrément connu un énorme ras-le bol au décours du Semi-Marathon du Touquet !

Je courais avec cette impression de ne pas avancer. Je m’accrochais, en me sermonnant, hors de question de flancher sur 21 bornes !

De tous côtés, j’entendais les gens se plaindre : « Trop dur », « trop chaud », trop, trop ,trop !

Enfin bordel que oui c’est tout ça, t’en chies le T-rex, ça s’appelle du sport !

BREF, ça m’a pas aidée !

J’avais besoin de courir, malheureusement, l’envie n’était pas plus au rendez-vous.
La merde.

 

Je vais le dire sans hocher de l’arrière-train : j’en ai vraiment eu ras le cul.

Dormir

Je me suis demandé ce que je foutais là. D’ordinaire, la réponse se forme immédiatement dans ma cervelle : « Je suis là pour aller jusqu’au bout, pour courir ! ».

Au dixième kilomètre j’ai arrêté, remballé mon dossard avec mon amour-propre. Je n’ai pas chialé, je voulais juste tout arrêter, là maintenant.

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Sur le champ ma décision fut prise : 15 jours d’arrêt.

 

Ouais ça t’en bouche un coin, mais c’est extrêmement salutaire.

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Fin 2013 quand j’avais dû arrêter le running pour raison de blessure… Cette fois, c’est la ciboule qui ne suivait plus…

Un break, une putain de coupure alors que bientôt d’autres épreuves se profilent.

 

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J’en bave, je ravale ma salive, je bouillonne au quotidien !

Quand je vois un de nos congénères en pleine action, autant que les premiers jours ça me faisait ni chaud ni froid, là à quelques jours de l’échéance, je grifougne du dentier, je rejambe sur le siège de la bagnole en les lorgnant en partant au boulot.

Je trépigne devant la nouvelle paire de baskets de route offertes par le Doudou Coach (qui m’a bien accompagnée mais que je n’ai ENCORE pas su écouter post ultra), les Merrell sont out avec plus de 1000 km…

Ouais, j’ai posé ma paire de shoes Vivobarefoot propres et roses sur la table de la salle à manger. Je passe devant à longueur de journée, quand je rentre du taf au petit matin, elles sont là et me narguent. J’ai failli craquer plusieurs fois le soir, seule, l’envie se mêlant de nouveau au besoin.

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Je n’ai pas cédé. Le pire c’est quand Monsieur s’habille et part s’entraîner : « Retenez moi ou je fais un malheur« !

L’amour-propre étant réapparu quelques heures après avoir quitté le Touquet, (j’avais la honte d’avoir abandonné par caprice), formellement interdit de me désobéir à moi-même : me suis auto-corrigée/flagellée/remise les pendules à l’heure !

Et comme une remise en question n’arrive jamais seule, un petit saut sur la balance plus tard, rééquilibrage alimentaire en cours. 5 kg à perdre depuis le 07 août.

 

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Ce n’est pas la mer à boire, y a du boulot, le challenge est de taille, fin septembre j’ose espérer des résultats positifs.

 

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L’impact sur la course à pied sera bénéfique, sur le moral il l’es t déjà.

Bref, je crains du boudin, mais je me soigne !

 

Pas bigorexique pour deux sous, un peu runnaholic sur les bords, complètement zinzin, j’ai juste runbreaké ou en passe d’achever ma réhab’ !

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Et puis c’est avec délectation plaisir (faut pas déconner non plus!) que je m’adonne de nouveau aux séances FYSIKI, à la natation (la fille qui a peur de mettre la tête sous l’eau), au vélo elliptique (hamster parade)…

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Autre nouvelle en bref et on s’en fout : Autour de mon poignet, un bracelet Fitbit Charge HR.

Mouais, vous allez dire « encore un bracelet connecté parmi tant d’autres « !

OUI sûrement.

Perso, c’est peut-être un détail superflu, mais ça m’aide beaucoup. L’analyse du sommeil dans mon cas révèle que je ne dors VRAIMENT pas assez.

I’m not dead, j’ai juste merdouillé du ciboulot, emberlificoté ce qui me sert de pinceaux !

 

Allez, Run Have Fun Etc. et te laisse pas abattre : demain est un autre jour !

 

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Laurence, runneuse un jour, runneuse toujours…

5 reflexions sur “Bref, j’ai runbreaké.

  1. Laura

    Joli texte, on ressent l’émotion derrière… Un peu fou d’ailleurs quand on y pense, tout ce que peut faire ressentir ce sport (et le sport en général!)
    Je suis sûre que ce runbreak t’aura fait le plus grand bien. Le plaisir ma bonne dame, c’est ça finalement la meilleure des motivations! Et quand il n’est plus là, inutile d’insister. Ta réaction a été la bonne et elle a été courageuse!

  2. Sabine

    Je pense que l’on doit parfois ressentir le ras le bol que ce soit en course à pied ou dans toute autre passion sportive ou autre. La fatigue… le dépassement de soi… J’ai un très bon coach dans le club qui nous a conseillé de faire un break cet été de trois semaines, en remplaçant la CAP par la natation, le vélo, ce que l’on voulait pourvu que l’on y prenne du plaisir et que ça reste ludique. Je l’ai écouté même si à ce moment là je voulais encore continuer à courir, ça n’a pas été simple de délaisser mes baskets pendant ces trois semaines. Mais il avait raison… ça m’a fait du bien, autant pour mon corps que pour mon esprit qui ne pensait qu’à ça. J’ai repris de plus belle avec la niak de progresser encore. Je n’attendrais pas un an pour refaire un ptit break car je suis certaine que ça aide à renforcer les acquis et surtout à ne pas avoir de burn out « run » lol

    Merci pour ce super témoignage, j’adore ton blog. Bonne reprise !

  3. AnneClaireBCN

    Oh Laurence, tu sais je crois que c’est normal d’avoir une période down avec tant de courses, tant de bons moments avec aussi ton travail et ton quotidien qui sont bel et bien là et qu’il faut mener de front ! J’avais écrit courant juillet un billet qui rejoint un peu le tien sur la « course à pied plaisir, course à pied besoin » : j’ai ressenti des mauvaises ondes qui m’ont parcouru aussi à cette période et je crois que j’ai su m’en rendre compte à temps pour éviter un genre de « burn-out runnesque ». Résultat, après 15 jours de repos, je suis à peu près repartie correctement mais je garde un œil avéré sur ma santé et mon bien-être essentiels pour pouvoir continuer de profiter pleinement ces courses officielles. Pour tes cinq kilos en trop, septembre et la rentrée de tous devraient te permettre de rééquilibrer tout ça, au moins un peu s’il est vraiment difficile pour toi de les reperdre. Mais peut-être que ton corps t’alarme aussi qu’il a finalement besoin de quelques kilos en plus par rapport à ton idéal poids que tu entrevoies ? Bon courage Laurence mais surtout profite de la vie. Des bises.
    Mon article était ici : http://anneclairebcn.blogspot.fr/2015/07/course-pied-plaisir-course-pied-besoin.html

  4. Nolwenn

    C’est fou ce qu’un abandon peut faire cogiter… Surtout quand il est du à on-sait-pas-trop-quoi. T’étais sûrement juste trop fatiguée physiquement et ça aura réveillé le ras-le-bol mental de faire un peu trop souvent la même chose peut-être. Oui, je dis n’importe quoi, j’ai lu ça dans « psychologie de comptoir ».

    Je suis partisan du « faut pas forcer » quand on n’a pas envie. Je veux dire vraiment pas envie, je parle pas de la petite flemme qu’on a tous et qui passe dès qu’on est parti à trottiner sur les sentiers. Faut se laisser le temps, si on a aimé ça, ça va forcément revenir.

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