Y en a qui y vont bosser, ou pour acheter des clopes et « la gazoline », tu peux également gauler du chocolat en repassant par la Belgique, après viens pas te plaindre que t’as des hanches de mammifère marin… Nous ? Bah on y va courir!
Après des semaines de préparation, de fractionnés sous la flotte, de SL parfois anthologiques, de footings… De coups de gueule, d’espoirs, de désespoirs… Après 1000(0) remises en questions (je suis prête ou pas?), 300 litres de sueur versés, 1/2 cm de caoutchouc de semelles usées, on y est!
Aujourd’hui, c’est la 10ème édition du Marathon du Luxembourg et nous en sommes !

Une bonne tête de gagnants!
Pourquoi avoir choisi ce marathon parmi tous les autres?
–Et pourquoi pas?
-Parce que nous y étions l’an passé, Doudou sur le Marathon, moi sur le Semi et nous avons trouvé l’ambiance trop trop énorme! Je me demande d’ailleurs si ce n’est pas avec le Semi de Cannes un de mes meilleurs souvenirs de course sur Bitume (en trail je pourrais t’en trouver des milliers)!
-A cause du parcours qui n’est pas plat (410m de dénivelé), pas monotone.
-Parce que c’est le Luxembourg, pas trop éloigné de la casa, parce que c’est « exotique », on quitte le territoire français!
–Pour le prix!
Le dossard est de 45€, le prix d’une chambre en 4* au NH Luxembourg nous est revenu à 60€…
–Parce que pour mon premier, le Luxembourg me tenait à cœur.
Quel matériel? Et la nutrition, l’hydratation? Hein?
Grâce à vos conseils avisés par l’intermédiaire du Sondage Express posté sur Facebook, auquel vous avez répondu en nombre (MERCI!), grâce à l’expérience du Doudou Coach, j’opte pour une ceinture double gourdasses Kalenji.
La quête est longue et difficile, je rentre bredouille de Reims, j’atterris finalement au Décathlon de Charleville où je déniche le Graal la veille de la course!
Pour les boissons, nous ferons une fois de plus confiance aux produits OVERSTIM’S, avec notre classique HYDRIXIR Longue Distance (antioxydante, efforts longs) et HYDRIXIR Longue Distance Velouté (efforts intenses, aliment complet liquide), en test sur cette épreuve, nous comptons nous en servir sur le Raid Golfe du Morbihan en fin de mois.
Je compte bien entendu sur les ravitos pour combler un éventuel besoin hydrique et/ou nutritionnel.
Et les fringues?
Monsieur a opté pour le port de l’ensemble corsaire/T-shirt de chez Under Armor, on dirait de la peau de zob de lézard, il est super à l’aise dedans, c’est le principal !
Comme je le citais déjà précédemment dans le résumé de notre dernière semaine d’entraînement, la simplicité est au RDV en ce qui concerne ma tenue : SG Adidas, String Kalenji, débardeur ultra-light Asics Ignite collection PE2014, Corsaire Nike Tec AH2013, il date, mais il est übeeeeer confort ! Un peu beaucoup mon short fétiche! Pour finir, mes chaussettes Bepure.
Là-dedans, je vais me sentir comme à la maison ! Enfin presque…
Jour-J
Valises bouclées, j’ai rien oublié mon Capitaine ( Nan, je n’avais pas oublié mes slips de course sur le Semi de Nice… Nan, j’ai pas couru avec une petite culotte en dentelle, Nan, j’vois pas!)
Mal partout, trouillomètre à zéro, « Allo Maman bobo », bref…
Nous déjeunons avec les enfants, bisous-bisous la progéniture, puis nous nous mettons en route. Traverser la Belgique, puis arriver au Luxembourg, pour l’instant, ça gère.
H-5 : Début d’après-midi, la météo est clémente malgré un petit vent et de gros nuages foncés.
Nous récupérons nos dossards à Luxexpo. Les supers souvenirs de l’année dernière refont surface.
Nous ne voyons pas Eugénie, ça sera sans doute pour plus tard.
Il est temps de rejoindre l’hôtel, de se préparer tranquillement, de se restaurer car le départ est à 19h00.
Courir le soir et surtout ce soir ne me gêne pas, c’est même un truc que j’aime particulièrement faire !
H-2 : Les sushis, à toute heure ça passe bien.
Phase habillage, on ne tergiverse plus!
Pascal prépare nos gourdes, il me donne les derniers conseils, je tourne, je vire passant de la salle de bains à la chambre.
Est-ce que je suis prête ? (…)
♥Sous-vêtements, Check,
♥Chaussettes Bepure pour panards de Hobbit, Check,
♥Top Asics, Check,
♥Corsaire Nike ayant bien vécu mais tellement confortable… Tu sais celui qui a vu plus de courses que le commun de mes défroques, celui que j’aime par dessus tout tant il est agréable…
Pas Check !
Mais alors pas Check du tout !
Horreur, Ô désespoir !
J’AI OUBLIE MON BAS !
Option 1 : Courir en string avec tout les avantages et les inconvéniants que cela peut entraîner (passez-moi la NOK, va y avoir du boulot).
Option 2 : Enfiler mon jogging Décathlon en molleton et me taper 42km195 de pur bonheur…
Décomposition totale, panique à bord,
sortez les fusées de détresse !
BORDEL DE MERDE COLLANTE DE BONOBO ! J’ai pas de froc à me mettre sur le postérieur ! Hagarde, la babine inférieur tremblante, je vais craquer…
Ni une ni deux, action-réaction, Pascal me propose de partir plus tôt et de passer au village-expo afin d’y quérir un short… Merci doudou !
Nous nous garons en bas du Kirchberg, à environ 2K de Luxexpo.
Nota, je me demande si mes jambes me porteront au retour.
Pas grave, le Doudou Coach pourra toujours me rouler jusqu’en bas et me débaculer dans le coffre !
Tout-à-l’heure, je suis passée devant un stand, un des premiers, j’ai flashé sur des jupes-short trop mimi de la marque PeppeX (c’est allemand, bon marché, parfait quoi en cette catastrophique situation)… Au risque de me retrouver avec des échauffements aux cuisses, ou pire, de ne pas supporter tout simplement la défroque, je saute le pas après avoir essayé. La chose s’avère confortable de prime abord.
Je file pour la énième fois aux toilettes (ouais, au moins quatre ou cinq fois avant le départ : la trouille sans doute!) et j’enfile donc le reste de ma tenue de combat. #prostategirl #trouillette
Allez hop! Vestiaire déposé!
C’est la première fois que je porterai ce type de vêtement, alors en plus sur mon premier marathon, j’avoue, suis pas franchement à l’aise dans mes baskets !
20 minutes avant le départ… Nous nous dirigeons vers nos sas respectifs.
Petit bisou et puis s’en va…
Seule au milieu d’une marée de futur marathoniens, semi-marathoniens et autres coureurs en équipes (Team Run est une épreuve en relais sur le parcours du marathon).
Est-ce que je suis prête ?
La réponse est évidente, OUI je le suis.
19:00 : Pan ! Des confettis et serpentins oranges s’envolent dans le ciel, les pom-poms girls chauffent le public, la musique électrise l’ambiance.
C’est parti pour les premiers sas, ici, dans le D nous ne décollerons que d’ici un bon ¼ d’heure.
Je finis de m’hydrater, je me récapitule ces derniers mois pour bien me mettre dans la tête que je suis prête. POSITIVE ATTIDUDE.
SEULEMENT 6x7km… Et des broutilles. (ou comment j’ai, sur les conseils de Doudou, découpé le marathon en 6 petites portions de 7km pour tromper l’ennemi!)
A nous ! Vu le peuple, au début ça trottine sur environ un bon kilomètre et c’est parti !
Vers l’infini et au delà !
Le Marathon du Luxembourg, chaque année, c’est un événement , un super jour de fête en ville.
Les supporters sont nombreux, on est encouragé de partout (le prénom sur le dossard facilite la tâche).
C’est fort agréable, ça met du baume au cœur !
Des orchestres jalonnent le parcours.
Ici tout est orange et bleu, aux couleurs des sponsors principaux (ING et Tangoo).
2×7, plus que 4…
Au quinzième kilomètre, Place Guillaume II nous quittons les gens du Semi… Au revoir…
3×7, ayé, Semi bouclé en un peu plus de 2 heures, je suis dans les temps, pas la peine de se griller… Plus que 3 !
Je rencontre un membre du club de l’ASPTT Châlons, cool de voir des voisins !
Vers le 25ème, ça commence à tirer un peu dans les cuisses.
La jupette-short tient le coup, ça remonte mais je m’en fiche : mate mes miche baby, dès que t’auras doublé, ce sont les tiennes que je materai !
Je croise la route de deux runners Rémois, nous nous saluons, et je les double au petit trot… Encore des voisins !
Au loin, le Doudou-Coach doit prendre son pied, je le sens.
4×7… Plus que 2, je m’encourage, je me donne le ton comme je peux. Des courbatures ont pris possession de mes hanches, mes cuisses et mes abdos sont tendus comme la ficelle d’un string XS sur un rôti de dindonneau.
Grande descente vers le K29. Courbaturée, j’en préfère quasi les montées tellement je n’en peux plus !
Même pas une accélération… Moteur bridé !
Bouffer, je dois bouffer plus pour appréhender le mur des 30K, auquel je pense sans y penser (c’est là dans un coin de ma tête, je ne veux pas que ça s’installe).
Mon rythme baisse peu à peu. Ne pas arrêter, marcher sur quelques mètres s’il le faut, mais ne pas arrêter.
La nuit s’est installée.
Nous traversons un village de lampions baptisé Leo Light Village, composé de 1 000 lampions, c’est féérique. Malgré la fatigue, je ne peux m’empêcher de m’extasier !
Vraiment réussi cette année cette dizième édition !
Après une montée assez raide mais néanmoins courte, nous revoici en ville où les badaux sont particulièrement enthousiastes (l’apéro y est sûrement pour quelque chose!!!).
Prendre les ondes positives, c’est que du bonheur, je cours mon premier marathon !
Je pense fort à mes enfants, à Pascal, ils seront fiers si je mène ma barque jusqu’au bout, là-bas quelque part sur le plateau.
Arrêts de plus en plus fréquents aux stands de ravito, besoin d’eau, besoin de boisson énergisante, je ne lâche pas l’affaire !
5×7, plus qu’1 ! Epuisée, je pause souvent grâce à quelques pas. Corps un peu beaucoup raide.
Le froid arrive (nous terminerons l’épreuve avec 7°), mes bouts de doigts sont gelés.
Tu viens, on se remonte vers le plateau du Kirchberg ?
Doucement mais sûrement, d’une foulée gauche, je m’approche de l’arrivée.
On tient le bon bout ! Une méga bouloche me serre la gorge, des larmes veulent s’amorcer dans mes yeux.
Garde tes forces pour terminer, tu chialeras plus tard, en plus ça déshydrate !
Je m’aime bien, mais faut pas pousser le bouchon Maurice !
Pascal doit être déjà en train de m’attendre…
K40, je ne sais d’où sors ce regain de vigueur (ça sent l’écurie comme dit le Doudou Coach) qui me permet de reprendre du poil de la bête, un sourire se fige sur ma tronche croûtée de sel.
K41, je me permets d’accélérer et de pousser la machine moitié caduque qu’est devenue ma carcasse !
On y est enfin, des bougies balisent le parcours, magique, les spectateurs sont déchaînés, si j’te jure, un truc de ouf, j’accélère, je jubile, plus mal nulle part, JE VAIS PASSER LA LIGNE d’ARRIVÉE !
Entrée en fanfare sous le pavillon du Luxexpo !
Je foule la moquette à défaut de la fumer avec mes minimalistes, JE SUIS MARATHONIENNE !
FINISHER !
Monsieur est là, il m’attend derrière la ligne, je ne parviens pas à m’arrêter de courir tout de suite (un peu hagarde, faut le temps que ça monte au cerveau).
Dans ma tête c’est le concert de Muse, de Chantal Goya et Beethoven en simultané ! Carlos barre–toi, y a plus de place !
Je m’élance dans les bras de mon Coach d’Amour et je chialoute des micro-larmes, ⇒parce que j’ai plus rien à chialer.
Une fois de plus je lis la fierté dans ses yeux et ça c’est bon !
Nous quittons l’ambiance survoltée du sas d’arrivée, une charmante hôtesse me passe la médaille autour du cou, je suis sur un nuage.
Récupération des sacs au vestiaire, et là enfin nous retrouvons Eugénie et RAVITO !
Plus grand-chose à grignoter, mais il reste de la bière !
Ouuuuui ! Une pinte fraîche pour my first !
Après avoir échangé nos impressions, nous raccompagnons Eugénie jusqu’aux navettes qui la reconduiront en centre ville.
Au revoir Eugénie, à la prochaine, c’est toujours un plaisir !
Nous sortons de ce lieu chargé d’émotions, de joie et de ferveur et nous dirigeons vers la voiture.
Je n’ai pas eu le courage de me changer, c’est malin, je me les caille en short !
Démarche de canard bancalo-poliomyélitique.
Mon corps devient progressivement douloureux, supportable pas torture, je refroidis et m’engourdis.
C’est à ce moment-là que je m’aperçois enfin clairement de ce que je suis devenue : une MARATHONIENNE !
Re-chialoutement mêlé d’euphorie.
Pour couronner la queue du ponpon de la cerise sur le gâteau, Le Doudou me dit enfin son temps.
J’hallucine :
03h28min ! Mon héros ! Mon mec ce héros à moi !
Parvenus à l’hôtel, et après une douche bien chaude (parce que franchement on sentait le fauve!) nous faisons un festin de chips Tyrell, de Gouda Extra-Vieux et de Viande des Grisons… Ouais, orgiaque !
Même pas une once d’envie de grignoter une tomate cerise !
On verra (demain) pour retourner à une alimentation saine.
Ce soir place au plaisir du gras et du salé !
Je n’ai quitté ma médaille que lorsque j’ai ôté mes fringues humides de MARATHONIENNE !
Je n’en reviens toujours pas !!!!
En ce dimanche, alors que ce matin vous êtes quelques un(e)s à courir aussi votre (premier) Marathon, pour nous, petite balade pour dégourdir la musculature fourbue de vieille ânesse bâtée en ville, même les escaliers ne seront pas évités!

De retour à la maison, y a pas de mal à se faire du bien une dernière fois avant de reprendre les bonnes habitudes!
J+10 : à l’heure où j’écris ce récit, je ne suis encore pas retombée de mon petit nuage.
Il va bien falloir en redescendre, déjà l’entraînement a repris parce quà la fin du mois, nous courons 87K !
Après le marathon, l’ultra ? I Hope !
Run Have Fun Etc. & crois toujours en tes rêves !
Laurence, marathonienne et pas prête de l’oublier…
Article fort sympathique, une lecture agréable. Ce blog est vraiment pas mal, et les sujets présents plutôt bons dans l’ensemble, bravo ! Virginie Brossard LETUDIANT.FR
felicitations pour ce 1er marathon, j’espère que le jour où j’en fait un il se passera aussi bien. L’ambiance avait l’air au top ça doit bien aidé. Gros stress j’imagine pour le bas manquant surtout si c’était un bas fétiche ^^ mais bon ça s’est bien passé quand même cest bien. bravo
Article fort sympathique, une lecture agréable. Ce blog est vraiment pas mal, et les sujets présents plutôt bons dans l’ensemble, bravo ! Virginie Brossard LETUDIANT.FR
Après la lecture de ce super CR je n’espère plus qu’une chose, vivre mon 1er marathon avec autant d’aisance et de bonheur que toi…
Par contre je mettrais mon short 8 jours avant quitte à dormir et à me doucher avec, je m’en fiche…
Tes Merrel me font de l’oeil et la découpe de la distance en 6 morceaux est d’ors et déjà prévue en ce qui me concerne…
Merci pour le partage et bravo pour ta course !!!! évidemment bravo aussi à Mr runhavefunetc pour son chrono (qui me laisse rêveuse) et pour t’avoir aidé à dégoté la jupette qui va bien…
Chapeau bas!
Merci pour ce récit Laurence et encore à toi un grand bravo ! Merci pour tous ces détails, les vêtements, ravito,… L’année prochaine, j’oserai enfin me lancer sur l’aventure marathon, si tout va bien, Le Mont-St-Michel sera pour moi. Je suis assez anxieuse de nature, j’ai encore un peu peur d’être bien trop stressée pour cette belle aventure mais je veux me lancer, dernièrement vous m’avez tous fait rêver, vous, tous les nouveaux finishers. Je te souhaite une aussi belle expérience pour ton ultra !
Tombée via les retweet sur ce CR. Une belle bouffée hilarante qui bouscule le code des courses racontées de manière télégraphique. Bravo ! – Et la jupette est bien sûr très chouette 🙂 –
Yeaaaah !!!! Bravo à toi Lolo la marathonienne !